La parole aux lauréats : Sésame, le projet d’AKTO

Les projets financés par le PIC encouragent l’expérimentation en développant les partenariats avec l’ensemble des acteurs de terrain.

Dédié au secteur de la restauration, Sésame est un programme en faveur de l’intégration des demandeurs d’emploi bénéficiaires d’une protection internationale (BPI : réfugiés, protection subsidiaire et apatrides). 12 candidats sont formés par session aux compétences du secteur, à l’apprentissage du Français et ils bénéficient d’un accompagnement dans leur recherche d’emploi. Ce programme favorise leur insertion sur le marché du travail français et aux besoins en compétences et qualifications des entreprises. 5 sessions de formation sont prévues en Bretagne sur les 3 ans de la convention.

Le projet faisait suite à l’expérimentation AIDE, en faveur des réfugiés : des groupes de personnes ont été formées au métier de commis de cuisine à Brest et à Rennes. Il s’agissait de la 1re expérimentation de ce type pour la branche de l’hôtellerie et de la restauration. Le dispositif permet de mettre en œuvre des modalités d’accompagnement et d’intégration spécifiques à ces publics.

Le projet est déployé au niveau multirégional : Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Grand Est, Ile-de-France.

Comment se déroule le parcours de formation ?

dont... 120h nécessaires à la validation du titre à finalité professionnelle commis de cuisine
• Suivi social dès le démarrage (santé, administration, hébergement, etc.)
• Phase préparatoire : Français à visée professionnelle
• Formation : et à la fin examen pratique devant un jury + diplôme d’étude en langue française
• Accompagnement professionnel post-formation : ateliers organisés par l’organisme de formation Envergure et interventions de structures extérieure dans le cadre du mécénat de compétences tels que des ateliers numériques ou juridiques…

Depuis le lancement du projet, combien de personnes ont été accompagnées ?

Actuellement, 12 candidats sont sortis de la 1re promotion. A ce jour 5 personnes sont en emploi, en CDI, dans la restauration, dont 3 au sein des restaurants où elles ont effectué leurs stages pendant la formation. 4 candidats recherchent encore activement un poste d’aide/commis de cuisine sur Rennes.
La 2nde session rennaise a démarré le 17 mai dernier et se terminera fin octobre 2021.
L’objectif est de former et d’accompagner 60 personnes à l’issue des 3 ans.

Quelles sont les actions de repérage du public ?

Il y a une collaboration très étroite avec les organisations professionnelles : pour la recherche de stages et d’entreprises ; notamment avec Pôle emploi pour le sourcing et pour la mise à l’emploi. Le sourcing s’opère également en lien avec les Missions Locales, Coallia, l’association Saint Benoît Labre, les référents RSA. Il y a de très bonnes relations avec Pôle emploi. Les conseillères proposent des candidats et une convention de partenariat a par ailleurs été signées pour la rémunération des stagiaires.

Sésame a démarré en décembre 2019 : que s’est-il passé depuis et quelles sont les prochaines étapes ?

Pour la Bretagne, le covid a rapidement ralenti le projet et le confinement a bien entendu nécessité une réorganisation. En effet, la 1re session de Rennes prévue en mars 2020, dont les recrutements étaient faits, a finalement démarré en septembre 2020.
Le calendrier est en cours de finalisation car des sessions prévues à Lorient ont été reportées, puis finalement annulées, faute de candidats. Les recherches se poursuivent pour trouver un bassin où déployer le projet. Plusieurs conditions de réussite permettent de proposer une formation sur un territoire : un organisme de formation, la certification commis de cuisine (il y en a peu en Bretagne), le public (l’hébergement étant non inclus, cela peut être un frein). Il faut également des entreprises ayant des besoins de recrutement afin de proposer des stages et une éventuelle embauche par la suite.

Y a-t-il eu d’autres impacts liés au covid ?

Le secteur de l’hôtellerie-restauration a fortement été touché par la pandémie. Il y a encore beaucoup d’incertitudes. Les restaurateurs ont dû sans cesse réorganiser leur activité, notamment avec la saisonnalité, les restrictions, tout en composant avec les effectifs déjà en place. Ce n’est pas nécessairement la période la plus favorable pour adhérer au projet. Il y a néanmoins des perspectives pour les mois qui viennent.

Quels sont les liens avec les autres lauréats du PIC ?

En Bretagne, il y a quatre projets et les acteurs échangent selon les territoires concernés. Il s’agit notamment parfois d’orienter des personnes sur tel ou tel projet qui serait plus adapté au profil du candidat ou à son parcours. Les projets sont complémentaires et ont tous la même ambition : donner aux personnes accompagnées toutes les chances de réussite dans leur projet d’intégration.